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23 août 2009 7 23 /08 /août /2009 00:14


Je regarde ces cages où poussent des enfants,
Splendide héritage des années d'égarement.
La concierge est partie pour un monde meilleur,
Où l'amour et la vie se conjuguent au bonheur.

La nuit saute à cloche-pied sur un fil d'horizon.
Un soleil estropié jette un dernier rayon,
Sur la valse lascive des fumées de l'usine
et des vies de labeur que l'on mit en sourdine.

Au fond des cités ouvrières,
Elle est pas jolie la misère,
Ceux qui vous nourrissaient hier,
Vous ont jeté dans la poussière

Un de plus, un de moins, c'est la triste comptine
Des lendemains promis au sortir de la mine,
Par de brillants parleurs admis aux réunions,
Arrosées au Margaux et au Dom Pérignon.

Mirage syndicaliste, silence, accords tacites,
Croix noires sur un liste, suicides, oublions vite.
Jaurès est au pinacle et ses enfants déchirent
les restes de carcasses en promesses d'avenir.

Au fond des cités ouvrières,
Elle est pas jolie la misère,
Sur les terrils, le jour se lève,
Mais la nuit a pris la relève.

 

Les chevaux sont aveugles et les hommes s’en vont,

Sacrifier leurs vingt ans pour le prix d’un quignon,

Espérant pour les leurs un futur plus décent,

Mais Saturne aux mains noires dévore ses enfants.

 

Combien de vies gâchées, de contrats résiliés

Sacrifiés sur l’autel de l’ère industrielle ?

Plus besoin de ces mains, faut ranger ta gamelle,

Ils ne t’entendent plus, pas la peine de crier.

 

Au fond des cœurs, au fond des cours,

Résonne encore la fin du bal.

Comme une étoile au point du jour,

Est morte l’internationale.

 

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