Me défiant du bonheur aux terres infécondes,
J’épousais la noirceur de nos balmes profondes.
En ces lieux inconnus, où les yeux n’ont plus prise,
L’Asbru s’élève aux nues où nos regards se brisent.
J’ai broyé les géodes aux entrailles de feu,
Caressé la dorsale de fringants alizés.
J’ai frôlé la camarde, appelé de mes vœux
Un amour dérisoire entaché de baisers.
J’ai voulu replonger dans les gouffres humides,
Où longtemps j’ai nagé dans les nimbes perfides.
Éloigné de ma source comme l’eau d’un torrent,
J’ai goûté à la course d’un grand cheval blanc.
Mais le mur est en nous et nos ailes fragiles,
Si les grilles sont hautes et les chiens prêts à mordre,
Nous passons nos chemins et nos vies sont tranquilles,
A ne pas se chercher de peur de se perdre
Peu importe le temps et l’envers du chemin,
Je prendrai du plaisir à forcer le destin.
Sous les cieux éburnés gisent de pales berges,
Que les dieux m’ont donné pour ultime refuge.