Ma douce enfant A l'esprit chatoyant, Que n'ai-je avant l'heure Su ce qu'à l'heure je sais, Ou du moins crois savoir, N'échappant à l'instant, A l'orgueil de l'espèce. Liberté, liberté chérie, En ton nom l'on arrose De carmin le chemin Depuis l'aube des...
Pour un vol sans escale, Un rêve de cristal, Deux corps qui se frôlent, Amour camisole. J’ai vu briller tes yeux Mais le ciel est si bleu, L’horizon joue des tours, Un nuage au détour… Et l’on doit au désert Nos amours éphémères. Mensonges et blasphèmes,...
Toi, mon Amour tout doux, mon tout petit bijou; Arraché au néant pour narguer le soleil, Quelques heures loin de toi et je sombre d’un coup Dans un gouffre sans lune tant j’ai besoin de miel. Je veux vivre de toi, et avec et pour toi, Et mourir en buvant,...
Dans les veines meurtries qui me servent d’encrier, Je plante, insolent, une plume distraite. Les idées qui bouillonnent, sans garde crier, S’échappent en volutes, des racines au faîte. Caressées par le vent qui agite les cimes, Elles se jouent de l’orage...
Le fruit, la pomme, Poire, c’est l’homme, Aux Hespérides, L’appel du vide. Peau de chagrin, Pomme assassine, Que de pépins En Palestine Révolution, Retour au point, Au point zéro, Un coup dans l’eau. Le chien Se mord la queue, L’humain Pend ses aïeux,...
Alexandrins, j'excelle au jeu De rimes à rien ou bien si peu, Octosyllabes symphoniques Pour le plaisir et la musique. Puisque la muse me sourit Et que l'abus de tout me nuit, J'irai planter du bout du cœur Mes plus beaux rêves dans les éthers. Mes jeux...
Petite boule d'amour Aux yeux de velours, Regarde le jour Toutes ces fleurs autour Et le vent qui court Sur les champs de blé T'emmène faire un tour T'apprendre à voler Sur nos petites misères Et ces bouts de rien Que de pauvres hères Appellent destin....
Comme vous, joueur d'échecs aux mains d'albâtre, je pousse aux cases blanches mes pions d'ébène. Sous mes yeux étonnés, je les vois s'ébattre, Fuyant les ondes claires où je les entraine. Se peut-il que les cieux nous cèlent des secrets ? Est-il vrai...
Alchimie du verbe, Alchimie superbe, Consonnes et voyelles, Montent au ciel. De l'enfant la fièvre Nourrissait la plume De mots que les lèvres Transforment en écume. Horreur, au Harar, S'abime l'espoir, Au soleil d'Egypte, Arthur prend la fuite. Et les...
Avec juste assez d’étoffe Pour découper un mouchoir, Et sourire aux philosophes Qui repeignent tout en noir. Elle déambule insolente Sur les trottoirs verglacés Qu’une aurore pâlissante Offre à nos yeux amusés. Elle est belle comme un poème Et se moque...
Je voudrais, ne serait-ce qu'un jour, Fouler les géants de basalte, Quand le froid du nord exalte, A leurs pieds, les montagnes d'argent, Dociles sous le pinceau du temps, Qui sans cesse en refond les contours. Entendre le vent à l'aurore, Porter des...
J'ai froid mon Amour, Sous un soleil de plomb qui parade au mitan, Dans la blanche lueur qui attend le printemps, J'ai froid mon Amour. Quand au pied de la chute, les fragiles diamants, projetés par l'eau vive, habillent les amants. J'ai froid mon Amour....
Comme ces feuilles enivrées aux parfums de l ‘été, Que le vent nous arrache au hasard des courants, Certains hommes s’en vont dans la force des ans, Nous laissant malgré eux tant de cœurs dévastés. Si mes joues restent sèches, je pleure des deux mains,...
Cythère est bien loin, Ornée de brume, Mais déjà se dessine Mystérieuse et divine. Entre l'écume Naissent tes jardins, Traversons bientôt l'onde amuite. Au dessus d'elle Volent nos rêves, Exocets auripennes Cinglant les eaux d'ébène D'où l'on s'élève,...
Hier est passé comme un rêve d'enfant. Dans ma mémoire, semblable aux voiles blancs De tissu qu'on déchire aux épines des roses, Le temps s'effiloche dans sa course morose. En un grand plafond noir, le jour s'achève. Dans l'herbe brûlée, je m'assois et...
D'eau... Si loin que m'en souvienne, Cogne aux carreaux, la rengaine. D'eau... Pressant le pas, le passant, Cherche l'abri, tout ruisselant. D'eau... Décaphonique de tuile en zinc, Surfant les pentes jusqu’aux dauphins, L’eau Qui nous compose, nous donne...
Chut ! Plus un bruit, Sonne minuit. Comme un rideau tiré, La nuit d'encre est tombée. Chut ! Ces feux qu'on dit follets Attisent nos folies. Fenêtres sans volets, Deux anges sont au lit. Chut ! D'étoiles la lumière Tapisse notre nid, D'amour sur tes paupières...
C’est deux corps érodés par les larmes du temps Qui font baisser les yeux des honnêtes passants. Deux semblants de nulle part arrachés à l’enfance Par un rêve de jouvence qui passe aux aveux. C’est Ronsard et l’objet de ses plus beaux sonnets, Deux gamins...
Avant que de succomber Aux lumières des étoiles, Je veux redessiner Nos plus belles toiles. Avant que de m’éloigner Sur ce bateau d’argent, Je ne veux conserver Que ton rire d’enfant. Que le vieux timonier Ne pose pas de question, J’ai baigné ma raison...
Au cœur d'Artémisie murmure une rivière, Au bord de laquelle ils désirent flâner. Agitant sans répit les herses éburnées, Je les vois qui labourent les plaines altières. Ils espèrent goutte à goutte, la voir s'épancher Et venir sans remords s'y baigner...
Il suffit d’une étoile, Bien trop belle en nos cieux, Pour que tombe le voile Sur un monde trop vieux. Il suffit d’une étoile, Mon amour dans tes yeux, Pour qu’une nuit prairiale Nous unisse tous deux. Il suffit qu’une étoile Enflamme un ciel d’été, Pour...
Le ciel est rouge, mon amour ! Rouge le sang couvrant nos mains, Rouges les serments d'un seul jour, Et j'attends qu'un soleil défunt Tisse à l'horizon sa robe de pourpre. Le ciel était bleu l'autre jour; Ici, les nuages y dansent. Ou étaient-ce tes yeux...
J'ai cru te reconnaître en ces heures où l'Amour, Balayant nos angoisses, attend la fin du jour Pour poser sur nos fronts, emperlés de rosée, Une larme de sang aux reflets irisés. J'ai cru te reconnaître au bout de la jetée, Balayée par les vents et les...
Tu es né, mon Amour, sous un rayon de lune, éclairant une tour qui me vole ma brune. Tu es né un beau jour, où Phebus au mitan Dessinait tes atours d'un pinceau aveuglant. Tu es né au détour d'un chemin de traverse, à cette heure où le jour bascule à...
Une nuit qu’éveillé, j’arpentais les éthers, En un point de l’espace où se perd la lumière, Quand de l’onde infinie dissipant le mystère, Se dressa devant moi une porte d’hier. M’approchant, je la vis qui changeait de structure. Les battants se fondant,...