Merci à vous, Ô mes souffrances, Défiant enfin toute indolence, Vos soubresauts gonflent mes voiles, Tissant au loin d’étranges toiles. L’onde mystique n’a d’horizon, Qu’aux portes frêles de nos raisons, Les têtes fendent sous l’ahan, Quand bûcheronne...
Je regarde ces cages où poussent des enfants, Splendide héritage des années d'égarement. La concierge est partie pour un monde meilleur, Où l'amour et la vie se conjuguent au bonheur. La nuit saute à cloche-pied sur un fil d'horizon. Un soleil estropié...
Et voici que revient le ballet des ombrelles, Où s'offrent aux rayons sans craindre les morsures, Les compas ravissants de satin des donzelles Chapeautés de mousseline ondulant dans l'azur. Et voici que revient le temps de nos brûlures, Quand s'expose...
Ô poètes, vous qui fûtes mes phares, En ce soir, apaisez ma douleur. Du fond de l’Erebe, unissons nos efforts, Et reconstruisons Babel, sur l’heure. Pour déchirer ce ciel qui nous écrase, Et qui, sur nous comme la bdelle, Aspire nos rêves et les embrase....
Nous plantons dans nos veines, encriers de fortune, La plume qui d'un trait nous relie à la lune. Et traçons le chemin sur le sable encore tiède, D'un index fusain, à l'ombre des pinèdes. Puis nous guettons fébriles l'horizon à bascule Pour saisir au...
J’aperçois au travers des brumes épaisses, Se dessiner au loin les vierges rivages. Préparant en secret le divin népenthès, De vielles gens y parlent un ancien langage. Parsemée de ses crêtes blanchâtres, la mer, A chassé de ses eaux l’écrasant horizon....
Les ailes déchirées flottant aux alizés, Les flans livides offerts aux lames argentées, Mais la cale emplie de mille esclaves révoltés, Je parcours à vallon les plaines irisées. Loin des cieux nébuleux et des sombres vallées, Où noire et impassible s'écoule...
La nuit vient de tomber et ces forêts de toits, sous les reflets de lune me mettent en émoi, Les chats qui vivent là ne savent rien des lois, Ceux qui vivent sans chaines ne craignent pas le froid. Nous avons sacrifié sur l'autel du confort, tant de rêves...
Soudés à leurs chaussons d’argent, Ils calculent, jamais ne bougent, Dans les brumes de Mars la rouge, Oubliant jusqu’à leurs enfants, Qui, les doigts gourds couleur d’ardoise, Dans les couloirs de l’abandon, Maudissent un prochain aquilon. Au fond des...
Vois-tu, je sais qu’un jour, il me faudra partir Si le vent d’Erebe souffle le dernier feu Et m’emporte par delà les froides brumes. M’en aller loin d’ici et ne plus revenir Que certaines nuits blanches, tout au fond de tes yeux. J’y pense souvent mais...
Ô mes amours défigurées ! Vous crûtes un jour m’avoir tué, Mais mon esprit s’est épuré, Au filtre sombre des nuées. Quand de Leucade j’ai plongé, Au sépulcre pélagique, Sans nul remord j’ai bien songé A vos candeurs séraphiques. J’ai bu ci bas jusqu’à...
Pétale détaché par le vent caressé qui s'en vient se poser sur un lit de rosée nuages éventrés au soleil d'été, corolles irisées de tes yeux amusés Par le tendre tableau que la pluie a laissé, Arc en ciel sitôt par le vent balayé. Pétale détaché Sur ma...
Étoles de pourpre, cascades de vigne, Vierge, folle, enflammée, à l'orée des forêts. Mycélium impatient qui disperse ses lignes Dans la douce chaleur d'un humus duvet. Dévalant les bosquets en folles embardées, Les grappes mordorées d'essences mélangées,...
Il n’est pas mort, Pas vraiment mort… Il n’était pas né d’ailleurs, Pas vraiment né. Il a su la douleur, Le soleil, le bonheur, Il n’en est pas sur d’ailleurs, Pas persuadé. Il caresse au levant Quelques rêves de printemps, Et pense en soupirant : M’en...
J’ai rêvé bien souvent d’un pays familier ; Aux abords, néanmoins, quelque peu singuliers. Et là, je vivrais heureux sous un ciel d’ivoire. Et là je pourrais enfin, noyer ma mémoire. Deux prismes y transforment les lueurs blafardes En corolles irisées...